Belgique : l’auto-exclusion, un outil efficace dont le nombre est en hausse, mais…

Le phénomène de l’auto-exclusion des jeux de hasard prend de l'ampleur en Belgique. De plus en plus de joueurs, conscients des risques de dépendance, choisissent de s’inscrire sur des registres d’auto-exclusion afin de se protéger des effets néfastes du jeu. Ce comportement reflète une prise de conscience croissante face à l'addiction, notamment chez les jeunes adultes influencés par les publicités pour les jeux de hasard. Mais le nombre d’auto-exclus semble encore faible par rapport au nombre total de joueurs, ce qui laisse à penser que beaucoup plus devraient prendre cette décision.

L’auto-exclusion : un système en pleine expansion en Belgique

Les registres d’auto-exclusion permettent aux joueurs de se retirer de toutes les plateformes de jeux de hasard légales dans un pays donné. En Belgique, de tels dispositifs sont particulièrement salués par les associations de lutte contre la dépendance, qui voient dans la hausse du nombre d’auto-exclusions une prise de conscience grandissante des problèmes liés aux jeux de hasard.

Aux Pays-Bas, pays voisin de la Belgique, afin de rendre le processus encore plus transparent, le compteur des inscriptions d’auto-exclusion est mis à jour quotidiennement depuis avril 2023, offrant une visibilité claire sur l'évolution du nombre de joueurs qui choisissent de s'exclure volontairement. D’ailleurs, depuis son lancement le 1er octobre 2021, Cruks, le registre d'auto-exclusion néerlandais, connaît une augmentation fulgurante du nombre d’inscriptions. Initialement difficile à mettre en place, Cruks a rapidement pris de l'ampleur, avec 10 000 inscrits cinq mois après son introduction. Aujourd’hui, le registre compte plus de 81 000 personnes auto-exclues.

La Belgique, quant à elle, n’est bien sûr pas en reste, avec une augmentation significative des auto-exclusions ces dernières années. En 2020, 4 796 Belges ont demandé une interdiction de jeu, et en 2023, ce chiffre a doublé pour atteindre 9 330. Ces données ont été rendues publiques par le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne, en réponse à une question de la députée parlementaire Barbara Pas.

L’addiction au jeu : une réalité très préoccupante pour les jeunes

La hausse du nombre de personnes auto-exclues en Belgique est attribuée à plusieurs facteurs, dont l'introduction d'un processus simplifié via l’application « itsme ». Cette application permet aux joueurs de s'auto-exclure rapidement et facilement des casinos et boutiques de paris, ce qui a contribué à l’augmentation notable des exclusions depuis fin 2021.

Barbara Pas a toutefois mis en lumière les dangers du jeu chez les jeunes Belges. Selon une étude de la Commission des Jeux de Hasard (CJH), environ un quart des jeunes adultes sont influencés par les publicités pour les jeux, et plus de la moitié d'entre eux ont admis avoir joué au cours des trois dernières années. Parmi ces joueurs, 13 % d’entre eux participent quotidiennement aux jeux de hasard, ce qui alarme les experts en addiction.

Bien que les systèmes d'auto-exclusion soient en plein essor aux Pays-Bas et en Belgique, les spécialistes soulignent que le nombre de joueurs qui choisissent de s’exclure reste faible par rapport aux millions de comptes actifs. En 2021, plus de 2,2 millions de comptes de jeu ont été enregistrés dans des casinos belges disposant d'une licence A, ce qui démontre que de nombreuses personnes continuent de jouer malgré les risques…

Dernière édition: 10/10/2024

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