Ces dernières semaines, en Belgique, se sont tenues plusieurs auditions au sujet de l’interdiction de la publicité faisant l’éloge des jeux de casino. La commission des affaires juridiques du Parlement s’est en effet emparée du débat et a mis en opposition les différentes propositions législatives relatives à la révision de la réglementation du secteur des jeux de hasard. Et sans surprise, les avis divergent pas mal ! Voyons tout cela plus dans les détails.
Interdiction de la publicité pour les jeux de casino : des avis divergents
Réglementé par l’État, le secteur des jeux de hasard belge est sous l’égide du SPF Justice, entité qui a trois missions : donner des conseils aux opérateurs agréés, délivrer des licences aux sociétés compétentes et réaliser des contrôles pour s’assurer du bien-être du marché. Selon la présidente de la Commission des Jeux de Hasard, Magali Clavie, le nombre de joueurs qui se sont tournés vers des sites de jeux de casino illégaux est raisonnable, mais bien réel. Selon elle, les opérateurs sont capables de faire preuve de créativité lorsqu’il s’agit de contourner les interdictions en vigueur. Par exemple, ils n’hésitent pas à passer par les réseaux sociaux.
Parmi ceux qui estiment que la publicité sur les jeux de hasard doit être restreinte au maximum, on trouve le PDG du Groupe Ardent, Emmanuel Mewissen : « Il y a eu beaucoup trop de publicités sur les jeux de casino ces dernières années. Les opérateurs ont certainement besoin de communiquer sur leurs offres et produits, mais ils doivent le faire de façon raisonnable et prudente. » Toutefois, Emmanuel Mewissen n’est pas en faveur d’une suppression totale de la publicité. « Mettre en œuvre une interdiction reviendrait à renforcer le secteur illégal. Et si les opérateurs illégaux perdurent, alors cela réduira nettement la protection des joueurs. », explique-t-il.
Restriction de la publicité, mais pas de suppression ou d’interdiction
Selon l’association qui représente les intérêts de certains opérateurs de jeux d’argent privés belges BAGO (Belgian Association of Gambling Operators), la publicité demeure essentielle pour que les joueurs soient guidés vers une offre légale. Son président, Tanguy Laudelout, ne soutient pas l’interdiction totale de la publicité. « S’il devait y avoir une interdiction totale, le marché illégal dépasserait le marché légal d’ici cinq ans », martèle celui qui représente les intérêts d’opérateurs qui détiennent à eux seuls autour de 65 % des parts du marché belge.
Pour finir, le groupe de presse belge IPM — éditeur des journaux La Libre, DH et Paris Match Belgique, actionnaire de RTL Belgium et opérateur qui se cache derrière le site de paris sportifs en ligne BetFIRST —, estime qu’une approche technologique adéquate est aujourd’hui nécessaire. Dans la lignée du règlement européen sur la protection des données (RGPD), IPM pense que les données des joueurs doivent être traitées tout en respectant leur vie privée ; cela serait le seul moyen d’atteindre efficacement les acteurs et les groupes à risque.
Dernière édition: 08/06/2020
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