En Belgique, l’ancien directeur général de la Commission des Jeux de Hasard vient d’être condamné pour avoir espionné Etienne Marique, président de ladite CJH, rapporte le Brussels Times. Contraint à douze mois d’emprisonnement avec sursis par un tribunal de Bruxelles, Peter Naessens avait tenté de mettre fin à la corruption au sein de la commission, a expliqué son avocat.
CJH : Peter Naessens condamné pour espionnage et piratage informatique
L’ancien directeur général de la Commission des Jeux de Hasard belge, Peter Naessens, a été condamné à douze mois de prison avec sursis après avoir reconnu les faits qui lui avaient été reprochés. En effet, Peter Naessens a ordonné au directeur informatique de la CJH et co-accusé, Norbert Boyen, de pirater l’ordinateur d’Etienne Marique pour subtiliser ses courriels.
L'affaire a mis en évidence des divergences vicieuses en interne, ainsi qu’une lutte de pouvoir toxique au plus haut niveau de l'agence gouvernementale chargée de préserver l'intégrité de l'industrie des jeux de hasard en Belgique. Les premiers antagonismes ont débuté en 2019 lorsqu’Etienne Marique avait déposé une plainte auprès du procureur général, alléguant que Peter Naessens avait volé et vendu de vieux serveurs informatiques appartenant à la CJH. Cette accusation spécifique a été abandonnée par la suite, mais elle a déclenché une enquête du CINT, chien de garde de l'intégrité en Belgique.
Le CINT a finalement découvert qu’une corruption de grande envergure sévissait au cœur de la Kansspelcommissie (nom flamand donné à la CJH). Selon l'organisme de surveillance, les transgressions comprenaient des détournements de fonds publics, l'utilisation abusive d'informations internes à des fins d'enrichissement personnel et l'acceptation de cadeaux de la part de sociétés de jeux de casino. L'enquête a conduit à plusieurs suspensions, dont celles d’Etienne Marique, de Peter Naessens et de Norbert Boyen, tandis que d'autres bureaucrates ont pris une retraite anticipée pour le moins précipitée.
Par ailleurs, l’enquête a permis de révéler les agissements de Peter Naessens et de Norbert Boyen, lesquels ont conspiré contre leur supérieur hiérarchique. Les deux hommes ont en effet pénétré dans la boîte de messagerie du président de la CJH et ont copié un grand nombre de ses emails sur une clé USB, pensant que l’intéressé complotait contre eux.
« Des faits extrêmement graves », selon la juge et le Brussels Times
L'avocate de Peter Naessen, Me Anne Marie De Clerck, a déclaré à la Cour que son client avait essayé d'assainir la commission et qu'en tant que directeur, il luttait contre l'ingérence de ce qu'elle prétend être un « comité politiquement nommé ». Elle a d’ailleurs fait remarquer qu’Etienne Marique avait été président de la commission pendant vingt années successives, alors qu'un président au sein de la CJH n'est censé exercer que durant deux mandats de six ans maximum. Peter Naessen aurait ordonné le piratage parce qu'il pensait qu’Etienne Marique divulguait des informations sensibles aux médias, a-t-elle ajouté.
Toutefois, selon la juge, cela n'excuse pas le comportement de Peter Naessens et de Norbert Boyen. « Les faits sont extrêmement graves », a-t-elle déclaré, tel que traduit par le Brussels Times. « Tous deux ont abusé de leur autorité en tant que hauts fonctionnaires et, ce faisant, ont violé l'éthique de leur fonction », a-t-elle terminé. Outre les peines avec sursis, Peter Naessens a été condamné au paiement d’une amende de 24 000 €. Norbert Boyen a quant à lui écopé d’une amende de 20 000 €.
Dernière édition: 30/09/2021
Soyez le premier à poster un commentaire !