L’ex-président de la Commission des Jeux de Hasard belge (CJH), Etienne Marique, s’est confié cet été au sujet de la situation globale du marché des jeux de hasard en Belgique. Ce dernier en a profité pour blâmer l’organisme de régulation local, qui disposerait notamment de « 43 millions d’euros inutilisés qui pourraient servir à protéger les joueurs ».
CJH : 43 millions d’euros de recettes sur les licences, qui dorment !
Interviewé par le quotidien généraliste belge DH, l’ancien président de la CJH, Etienne Marique, s’est exprimé par rapport à la situation du marché belge des jeux de casino en ligne. À cette occasion, l’homme qui est habituellement de nature assez discrète a déclaré que la Commission des Jeux de Hasard dispose d’un budget de 43 millions d’euros provenant des recettes sur les licences des opérateurs en exercice depuis 2001, somme qui « dormirait » dans les caisses du régulateur.
Etienne Marique, qui publie occasionnellement dans la revue médicale Ethica Clinica, a dénoncé une CJH « immobiliste qui s’en met plein les poches » : selon l’intéressé, les 43 millions d’euros seraient disponibles immédiatement, mais demeureraient inutilisés. Pourtant, des actions positives seraient possibles grâce à de tels fonds ; Etienne Marique propose par exemple de renforcer le plan collectif de lutte contre la dépendance au jeu, notamment son volet curatif, lequel serait inexistant en Belgique à l’heure actuelle.
L’importance d’une prise en charge curative globale pour les joueurs
En Belgique, le volet curatif de la protection des joueurs relèverait directement du pouvoir fédéral, le volet préventif étant lui géré par les Communautés et Régions. Or, selon Etienne Marique, il n’existerait même pas de programme permettant de soigner les diverses pathologies des joueurs souffrant d’addiction. Etienne Marique a cité les travaux du chercheur suisse Olivier Simon, lequel travaille au Centre du Jeu Excessif à Lausanne, lequel a démontré la nécessité d’une prise en charge curative globale pour les joueurs (et qui prendrait en compte l'emploi, la mobilité et le logement des ménages touchés par les problèmes d’addiction).
« Un joueur qui souffre d’addiction au jeu entraîne des dommages collatéraux autour de lui. En moyenne, il y a 8 victimes collatérales. Il peut s’agir de membres de la famille du joueur, de ses collègues de travail, de ses créanciers. Je pense qu’avec un budget de 43 millions d’euros, la CJH devrait être en mesure d’apporter des aides concrètes et complètes aux joueurs problématiques », explique Etienne Marique, qui a également mentionné la possibilité de mandater un organisme psycho-médicosocial spécialisé pour une durée limitée, tenu par un cahier des charges préalable et soumis à une évaluation à la fin du traitement.
Pour terminer, l’ancien président de la CJH a souligné le flou qui existe autour des jeux en ligne en Belgique. Ce dernier a notamment dénoncé l’absence d’arrêt royal technique fixant les conditions d’exploitation des opérateurs en place.
Dernière édition: 01/09/2023
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