Belgique : l’association BAGO conteste les nouvelles lois sur les jeux de hasard

En Belgique, l’Association Belge des Opérateurs de Jeux (BAGO) a récemment publié une déclaration critiquant le récent projet de loi du député écologiste Stefaan Van Hecke, lequel vise à introduire un cadre plus strict pour les jeux de hasard. Selon BAGO, une telle loi ne peut que nuire au secteur. Le problème, c’est que celle-ci a déjà été adoptée… Décryptage.

Selon BAGO, « les décideurs politiques optent pour des formules populistes »

Au grand dam des opérateurs de jeux belges, la nouvelle loi proposée par le député vert Stefaan Van Hecke a récemment été adoptée par la Chambre des représentants. Celle-ci impose un nouvel âge légal pour la pratique des jeux d’argent fixé à 21 ans (comme l’a recommandé le Centre flamand d'expertise sur l’addiction), avec un voile restrictif supplémentaire portant sur les bonus et tous les types de publicité pour les jeux d’argent.

Rappelons que la Belgique a interdit pour la première fois la promotion des jeux d'argent à la télévision, à la radio, au cinéma, ainsi que dans les magazines, les journaux et les espaces publics en juillet de l'année dernière, après que les acteurs du monde du sport et des paris aient porté la décision devant un tribunal de Bruxelles, mais que leur appel ait été rejeté par les décideurs de l'Union européenne. Il est bien évidemment entendu que la nouvelle interdiction sur la publicité aura une portée beaucoup plus large !

Tom De Clercq, président de BAGO, a commenté cette décision sans mâcher ses mots : « BAGO s'est prononcé à plusieurs reprises en faveur d'une restriction de la publicité, y compris dans les médias traditionnels. Mais nous avons également toujours prévenu qu'une interdiction totale de la publicité dans les lieux où les opérateurs illégaux sont présents en masse, en particulier en ligne, aurait de graves conséquences. Nous devons une fois de plus constater que les décideurs politiques ne tiennent pas compte des solutions que nous proposons et optent pour des formules tout bonnement populistes ».

Des mesures problématiques, illogiques et surtout contre-productives

Le principal argument de BAGO contre le projet de loi de Van Hecke est qu'une interdiction totale de la publicité pour les jeux d'argent risque d'éloigner les joueurs du marché réglementé. « Avec une telle loi, les joueurs vont finir par se tourner vers des fournisseurs de jeux d’argent illégaux », prévient Tom De Clercq, citant l’exemple de l’Italie où une mesure similaire a été adoptée et a contribué à la croissance significative du marché noir.

En outre, la nouvelle loi obligerait les fournisseurs de jeux d'argent en ligne à n'offrir qu'un seul type de jeu, ce que BAGO décrit comme un désastre non seulement pour les entreprises, mais aussi pour la protection des joueurs : « Un joueur devra gérer jusqu'à trois comptes distincts auprès d'un seul et même opérateur. Il deviendra donc beaucoup plus difficile pour le joueur de garder une vue d’ensemble sur ses activités ».

Et Tom De Clercq de terminer : « Cette loi est également problématique pour les opérateurs, car ils surveillent de plus en plus souvent leurs joueurs sur la base de connaissances scientifiques. Ils ont également recours à des analyses de données et à l’intelligence artificielle afin de détecter les comportements à risque à temps, premier tremplin vers une action préventive ».

Il est intéressant de noter que les six membres de BAGO — Ardent Group, BetFirst, Golden Palace, Star Casino, Kindred et Napoleon —, ont signé une convention collective en novembre 2023 afin de tenter de prévenir une épidémie de dommages liés au jeu, avec 70 % des parieurs belges affluant vers les plateformes de paris en ligne. Le nouveau projet de loi de M. Van Hecke semble toutefois entraver ces efforts.

Dernière édition: 31/01/2024

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