Dans un récent rapport publié par ses soins, l'opérateur belge Gaming1 soulève une série de préoccupations quant aux répercussions de la sur-réglementation sur la canalisation des joueurs vers les opérateurs légaux en Belgique.
En effet, depuis le 1er juillet 2023, la Belgique a instauré une quasi-interdiction de la publicité pour les jeux d'argent, une mesure prise après qu'un consortium d'équipes sportives et d'opérateurs de jeux ait échoué dans sa tentative de contestation d’un arrêté royal.
Cette décision a suscité de vives critiques, notamment de la part de BAGO, l'organisme belge de promotion des jeux de hasard, qui a critiqué les actions du gouvernement en place, lesquelles ont été effectuées contre l’avis de la Commission des Jeux de Hasard (CJH).
Le nombre de joueurs utilisant des sites illégaux a augmenté de 6 %
En se basant sur des études menées par Nepa en 2023, Gaming1 a observé une augmentation de 6 % des joueurs en ligne utilisant des sites illégaux au cours des trois mois suivant l'instauration de l’interdiction de la publicité pour les jeux de hasard, ainsi qu'une hausse de 4 % des dépôts effectués sur ces mêmes sites. De plus, des données de la CJH et de Yield Sec révèlent une multiplication des opérateurs illégaux, avec un total de 2 214 sites identifiés en 2023.
Gaming1 souligne les dangers du marché noir, en particulier à l'approche d'un été sportif chargé, lequel sera bien évidemment marqué par les Jeux Olympiques de Paris 2024. Les incitations financières plus importantes, la facilité d'accès et l'absence de restriction d'âge sont autant de facteurs qui attirent les joueurs vers les sites illégaux, exposant ces derniers à des risques juridiques et à l'absence de protection en matière de jeu responsable. Une enquête conjointe menée par IPSOS et la CJH a d’ailleurs démontré que sur les dix sites de jeux les plus populaires en Belgique, quatre sont illégaux !
Selon Gaming1, une approche plus nuancée devrait être adoptée
Gaming1 a par ailleurs exprimé ses inquiétudes quant à l'approche de plus en plus restrictive adoptée par la Belgique en matière de réglementation des jeux de hasard. Depuis 2020, le pays a interdit les bonus et les paris gratuits, et a introduit une limite de dépôt hebdomadaire de 200 €. De plus, l'interdiction quasi-totale de la publicité en 2023 a entraîné le relèvement de l'âge légal pour les paris sportifs à 21 ans, une mesure qui entrera en vigueur en septembre de cette année. Gaming1 estime que ces mesures ne s'attaquent pas efficacement au problème du jeu illégal. L’opérateur préconise une approche plus nuancée axée sur des solutions d'auto-restriction, des tests d'auto-évaluation et un dialogue accru entre les parties prenantes du secteur.
Pour terminer, la sur-réglementation menace la viabilité des opérateurs légaux en Belgique et nuit à l'économie nationale. Les restrictions excessives imposées aux opérateurs légaux ont un impact direct sur leurs revenus, les contraignant à réduire leurs investissements et leurs efforts de croissance. De plus, une concurrence déloyale est créée entre les opérateurs légaux et les sites illégaux, ce qui met en péril la pérennité des entreprises légitimes et limite leur capacité à créer des emplois et à contribuer aux recettes fiscales du pays.
Dernière édition: 17/05/2024
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