David Ketteridge, ancien toxicomane et aujourd'hui spécialiste des addictions, partage son expertise sur la dépendance aux jeux de hasard et ses répercussions. Fondateur de Reset, une clinique située à Anvers, ville belge située sur l’Escaut, il consacre sa vie à aider les personnes à surmonter leurs addictions. À travers ses propres expériences de lutte contre la drogue et l’alcool pendant dix ans, il a développé une approche unique et empathique pour accompagner les individus sur le chemin de la guérison.
Addiction au jeu : le spécialiste David Ketteridge aide à y voir plus clair
Loin d’être une simple question de finances, l’addiction aux jeux de hasard a des impacts profonds sur tous les aspects de la vie. « Cela commence par une envie irrésistible de jouer, même si la personne sait que c’est nocif pour elle », explique David Ketteridge. Cette compulsion mène à des comportements incontrôlés, engendrant des dettes, des conflits relationnels et un isolement social.
Selon Ketteridge, cette dépendance est souvent liée à un besoin d’évasion. Le jeu devient un moyen de fuir le stress ou les émotions négatives telles que la tristesse. Pourtant, ce qui semble une solution temporaire aggrave les problèmes. « Les joueurs se sentent souvent honteux et se replient sur eux-mêmes, ce qui complique leur rétablissement », précise-t-il.
Les facteurs de risque et le contexte belge de la dépendance au jeu
David Ketteridge met en lumière les causes complexes de l’addiction au jeu, qui mêlent facteurs génétiques, émotionnels et sociaux. Une prédisposition génétique, combinée à des vulnérabilités émotionnelles comme le stress ou la dépression, augmente le risque. De plus, l’environnement joue un rôle clé : grandir dans une culture où le jeu est normalisé ou avoir un accès facile aux plateformes en ligne favorise la dépendance.
En Belgique, la situation est préoccupante, notamment chez les jeunes. Selon des études récentes, 50 % des hommes âgés entre 18 et 21 ans ont déjà joué sur des sites de jeux de hasard illégaux, tandis que 31 % d’entre eux ont été attirés par les jeux de casino sociaux. Enfin, seulement 15 % d’entre eux réussissent à différencier les opérateurs agréés de ceux qui ne le sont pas.
Pour finir, selon David Ketteridge, reconnaître une addiction au jeu n’est pas toujours évident, car les joueurs cherchent souvent à cacher leur comportement. Néanmoins, des signaux comme des problèmes financiers, des sautes d’humeur ou un isolement social peuvent alerter l’entourage. David Ketteridge encourage les proches à engager le dialogue sans jugement et à orienter la personne vers des professionnels, si nécessaire.
Chez Reset, le traitement d’une addiction au jeu repose sur un processus structuré qui inclut l’analyse des impacts financiers, la modification des comportements et l’apprentissage de stratégies d’adaptation. « Il s’agit d’offrir un soutien personnalisé pour aider la personne à atteindre un rétablissement durable », conclut David Ketteridge.
Dernière édition: 11/12/2024
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