Ladbrokes Belgique menace de fermer toutes ses agences : la moitié des emplois sur la sellette !

En Belgique, le ciel s’assombrit sur les devantures rouge et blanc de Ladbrokes. Le bookmaker, filiale du groupe Entain, envisage de fermer l’ensemble de ses points de vente en Belgique, signe d’une bascule accélérée vers le numérique. Jeudi dernier, les syndicats CGSLB, CSC et FGTB ont confirmé l’ouverture d’une procédure visant 76 salariés, soit près de 47 % des effectifs. Un choc social qui met à nu l’ampleur des difficultés du réseau physique de Ladbrokes…

Une hémorragie financière et un marché qui tourne la page

À l’appui de cette restructuration, Ladbrokes avance des pertes cumulées de 24,20 millions d’euros sur cinq ans et le recul structurel des mises en boutique, aggravé par la pandémie et par l’habitude prise, depuis, de parier sur mobile. À son apogée, la marque revendiquait 310 agences. Il n’en resterait plus que 190, dont l’avenir est flou… L’opérateur admet que la part du chiffre d’affaires issue des opérations en ligne domine désormais largement, tirée par ses plateformes de paris sportifs, de poker et de casino, plus souples côté coûts, et plus réactives côté offres.

La direction évoque une adaptation aux réalités économiques et un réinvestissement dans le digital pour résister à la concurrence de Betfirst, Unibet, Bwin et consorts. Une inflexion stratégique qui n’efface pas l’attachement d’une clientèle de proximité, longtemps fidèle au comptoir pour déposer un ticket, discuter un combiné, ou retirer ses gains en espèces.

Entre colère syndicale et incertitudes sur le terrain…

Côté salariés, le front commun syndical parle d’une annonce « tombée comme un couperet ». Les représentants dénoncent un manque de transparence : à ce stade, aucun critère précis de licenciement n’a été détaillé, aucune alternative n’a été étudiée publiquement, aucune garantie de reclassement n’a été esquissée… Plusieurs employés, parfois en poste depuis plus de vingt ans, disent ne pas voir « de passerelle claire » vers d’autres métiers, alors même que la digitalisation requiert des compétences nouvelles (support en ligne, marketing, data, etc.).

Au-delà du choc humain, la fermeture des boutiques interroge sur l’encadrement du jeu : moins de points de vente, c’est aussi moins de contrôle de terrain dans un pays où la régulation en ligne reste un défi. Des observateurs craignent un glissement d’une partie de la demande vers des sites non autorisés, plus difficiles à surveiller.

2026 en ligne de mire, mais sans calendrier public !

Ladbrokes n’a pas dévoilé de calendrier réellement précis. Les syndicats redoutent une fermeture progressive à partir de 2026, au fil d’une procédure qui s’annonce longue et tendue (négociations sur les indemnités, reclassement, accompagnement psychologique, etc.). Si la stratégie de recentrage numérique s’inscrit dans une tendance européenne lourde, elle acterait, en Belgique, la fin d’un modèle historique : celui du pari de quartier, du bulletin coché à la main et de l’échange au comptoir.

Dernière édition: 16/10/2025

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