En Belgique, le relèvement de l'âge minimum légal pour parier aux jeux d'argent (ce dernier est passé de 18 à 21 ans) suscite un débat passionné. La mesure, qui doit entrer en vigueur dès le 1er septembre prochain, engendre d’autres discussions quant à la réglementation des autres activités à risque limitées par l’âge. Rappelons que celle-ci distingue la Belgique des autres pays de l'Union européenne, comme le Royaume-Uni, la Suède, l'Allemagne ou encore l'Autriche, où l'âge légal pour jouer est bel et bien fixé à 18 ans.
Passage de l’âge légal pour jouer à 21 ans : une décision controversée
Le redressement de l’âge légal pour jouer aux jeux de hasard a certes été salué par certains comme une avancée nécessaire pour protéger les jeunes adultes des risques associés aux jeux d’argent, cependant, elle a également soulevé des questions sur la cohérence des politiques d'âge pour d'autres activités potentiellement dangereuses.
Ainsi, un porte-parole des législateurs belges a récemment déclaré : « Si nous estimons que 21 ans est l'âge idéal pour les jeux d'argent, pourquoi ne pas appliquer cette limite d'âge à toutes les activités à haut risque, telles que l'alcool, le tabac, la conduite automobile et le visionnage de contenus pour adultes ? ».
Les critiques de la nouvelle loi argumentent qu'il est arbitraire de cibler exclusivement les jeux d'argent tout en laissant d'autres comportements risqués moins réglementés. « Il est incohérent de protéger les jeunes adultes d'un risque particulier tout en les exposant à d'autres, tout aussi, sinon plus dangereux », a quant à lui déclaré M. Raaff, un expert en politiques publiques.
L’intéressé a souligné que les niveaux de maturité des jeunes adultes entre 18 et 21 ans ne varient pas considérablement. « Nous devons aborder ce sujet avec une perspective plus large et uniforme. Si nous permettons à des jeunes de 18 ans de conduire, de fumer, de consommer de l'alcool et d'accéder à des contenus pornographiques, pourquoi les jeux d'argent devraient-ils être traités différemment ? », interroge M. Raaff.
Des réactions mitigées, la perspective d’une réforme globale…
M. Raaff plaide pour un débat mondial plus large sur l'âge légal pour diverses activités à risque. Selon lui, une approche globale et cohérente offrirait une protection plus réaliste aux jeunes adultes. « En alignant les régulations, nous créerons un cadre plus réaliste et équitable », a-t-il ajouté.
La mesure belge pourrait dans tous les cas avoir des répercussions sur le marché du jeu et sur les habitudes des jeunes adultes. Les opérateurs de jeux d'argent en ligne et les casinos devront ajuster leurs politiques pour se conformer à la nouvelle loi. De plus, cette décision pourrait influencer d'autres pays européens à réévaluer leurs propres régulations.
Les défenseurs de la nouvelle loi affirment qu'elle est un pas dans la bonne direction pour réduire la dépendance au jeu et protéger les jeunes adultes de ses conséquences néfastes. Quant aux opposants, ils craignent que cette mesure ne soit qu'un début, et que celle-ci puisse ouvrir la voie à des régulations encore plus strictes pour les autres activités soumises à une limite d’âge.
Dernière édition: 14/08/2024
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