En Belgique, la pratique des jeux d’argent par les mineurs continue d’inquiéter, malgré les récents efforts de régulation de la Commission des Jeux de Hasard (CJH).
Selon les dernières études menées par le Centre d'Expertise Flamand sur l'Alcool et les Drogues, 12,4 % des jeunes belges ont par exemple déjà parié sur des événements sportifs. Ce chiffre, bien qu'en légère baisse de 0,1 %, reste préoccupant pour la Belgian Association of Gaming Operators (BAGO). De plus, même si la participation des mineurs aux jeux de casino a chuté de 0,2 % pour atteindre 5,3 %, ces taux demeurent encore « trop élevés » pour BAGO, qui appelle à une meilleure application des mesures restrictives.
Les mineurs toujours fortement exposés aux jeux d’argent en Belgique…
L’inquiétude du Centre d'Expertise Flamand sur l'Alcool et les Drogues et de BAGO survient alors que de nouvelles mesures de protection des joueurs ont récemment été introduites. Depuis ce mois de septembre 2024, l'âge légal pour participer aux jeux d'argent a été relevé à 21 ans. Cette décision a été saluée par BAGO, qui réclamait depuis longtemps un meilleur encadrement des jeunes adultes face aux risques liés aux jeux. En outre, la publicité pour les jeux d'argent a été fortement encadrée, limitant ainsi l'exposition des populations les plus vulnérables, notamment les mineurs.
Cependant, BAGO insiste sur le fait que ces mesures ne sont pas encore suffisantes pour protéger les jeunes. Selon l'association, les mineurs qui participent à des jeux de hasard le font principalement via des plateformes illégales ou des produits proposés par la Loterie Nationale, tels que les cartes à gratter. Contrairement aux opérateurs privés, la Loterie Nationale n'est pas soumise aux mêmes règles strictes, notamment la nouvelle limite d'âge de 21 ans. Ce traitement différencié est perçu par BAGO comme une « lacune flagrante » dans la législation actuelle.
Tom de Clercq, président de BAGO, a exprimé son désarroi face à cette incohérence. Il a souligné que, bien que les opérateurs privés se conforment aux règles, la Loterie Nationale peut continuer à cibler des jeunes avec ses produits, ce qui met en danger les efforts de régulation du secteur.
BAGO exige un renforcement des contrôles et une action plus déterminante
Toujours selon Tom de Clercq, l’ensemble des acteurs du marché des jeux d'argent belge devrait être soumis aux mêmes règles pour garantir une protection uniforme des joueurs. « Un joueur, quel que soit l'opérateur auquel il fait appel, doit bénéficier de la même protection », a-t-il affirmé.
En réponse aux défis posés, BAGO appelle à un renforcement des contrôles et à une action plus efficace de la CJH. Il est crucial, selon l'association, de s'attaquer aux plateformes illégales où les mineurs continuent de jouer sans restriction. Le marché illégal reste un terrain dangereux, sans aucune forme de régulation ni de protection des joueurs.
Enfin, d'autres changements importants sont attendus dans les prochaines années. D'ici à 2027, les contrats de parrainage sportif avec les opérateurs de jeux de hasard seront progressivement interdits, afin de limiter l'influence des jeux d'argent dans le monde du sport. Ces mesures visent à encadrer davantage l'industrie, tout en protégeant les populations les plus vulnérables face à l'attrait des jeux de hasard.
Dernière édition: 26/09/2024
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