Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, est sous le feu des critiques après une enquête révélant qu’elle aurait accepté des paiements de 172 sociétés de jeux mobiles pour promouvoir des loot boxes, une mécanique assimilée aux jeux de hasard en Belgique. Cette révélation, mise en lumière par le chercheur Leon Y. Xiao du groupe beClaws, relance le débat sur l’impact de ces pratiques sur les jeunes joueurs.
En Belgique, des loot boxes aux allures de jeux de hasard
Les loot boxes sont des coffres virtuels offrant des récompenses aléatoires aux joueurs. Leur attrait repose sur la surprise, et certaines récompenses étant plus rares que d’autres, elles incitent à des achats répétés dans l’espoir d’obtenir un objet convoité. Or, plusieurs études suggèrent que ce système peut engendrer une dépendance similaire à celle des jeux d’argent.
En 2022, une étude de beClaws révélait que 80 % des jeux mobiles intégraient ces mécaniques, une statistique alarmante lorsqu’on sait que de nombreux titres sont spécifiquement conçus pour un jeune public. L’exposition précoce à ce type de modèle économique suscite ainsi des inquiétudes quant à l’apparition de comportements problématiques liés aux jeux d’argent dès le plus jeune âge.
C'est la raison pour laquelle la Belgique combat ces loot boxes aurpsè de grosses sociétés comme Meta ou Apple.
Publicité illégale et violations répétées sur Facebook et Instagram
Selon la législation belge, les loot boxes sont soumises aux mêmes réglementations que les jeux de hasard : ces dernières nécessitent par conséquent la détention d’une licence qui est, soyons clairs, très rarement accordée. Pourtant, 82 % des développeurs de jeux mobiles continuent d’exploiter cette mécanique et s’appuient sur des plateformes comme Meta pour la promouvoir.
L’enquête du groupe beClaws a passé au crible 1,574 publicités diffusées sur les réseaux sociaux de Meta en Belgique. Résultat : ces annonces ont été vues 4,5 millions de fois, dont 1,26 million de vues par des personnes de moins de 21 ans, une catégorie particulièrement vulnérable !
Parmi les jeux les plus concernés figurent des titres populaires auprès des jeunes, comme Genshin Impact, Brawl Stars et Harry Potter : Puzzles & Spells.
Vers un durcissement des mesures en Belgique ?
Outre l’illégalité des loot boxes en Belgique, leur publicité constitue une infraction distincte, comme l’a souligné Leon Y. Xiao : « Cette promotion illégale de jeux d’argent qui sont formellement interdits constitue une violation des lois belges sur les jeux de hasard. »
L’on notera que ce débat dépasse évidemment les frontières belges. Récemment, Blizzard Entertainment a annoncé la réintroduction des loot boxes dans Overwatch 3, ravivant les critiques autour de cette pratique. Par ailleurs, une étude publiée dans Computers in Human Behavior établit un lien entre les loot boxes et les troubles liés aux jeux d’argent.
Dans ce contexte, la Belgique apparaît comme un précurseur dans la régulation de ces mécaniques problématiques. Un couple belge a même intenté une action en justice contre Riot Games, accusant l’éditeur de League of Legends d’avoir enfreint les lois nationales sur les jeux d’argent.
Dernière édition: 12/03/2025
Soyez le premier à poster un commentaire !