Le casino de Middelkerke, en Belgique, se retrouve dans la tourmente suite aux révélations accablantes d’une ancienne employée. Cette dernière, de nationalité philippine, affirme avoir été embauchée sans autorisation de travail, puis licenciée sans justification officielle. L’affaire, désormais entre les mains de l’inspection du travail, soulève des questions graves, allant de la fraude sociale à la traite d’êtres humains… Décryptage.
Casino de Middelkerke : une embauche précipitée et sans cadre légal
Tout a commencé au printemps 2024. Depuis la Bulgarie, où elle travaillait en toute légalité, la croupière postule en ligne à une annonce d’emploi du Casino Middelkerke, attirée par de meilleures conditions salariales. La réponse est immédiate et enthousiaste : l’établissement souhaite l’accueillir « au plus vite », bien que par la suite, aucun entretien formel ni procédure administrative sérieuse ne sera engagé.
Bien que sa demande de permis de travail soit rejetée — car seule l’entreprise qui souhaite la recruter est en mesure de la sponsoriser —, la candidate est quand même encouragée à venir. Une fois sur place, celle-ci bénéficie d’un logement offert par son employeur, est intégrée dans l’équipe, et commence à travailler comme si de rien n’était. Ses salaires lui sont versés sur un compte bulgare et des fiches de paie avec un numéro bis — lequel est réservé aux travailleurs étrangers non-résidents —, lui sont fournies.
Une découverte choc et un licenciement sans ménagement !
Mais au fil des semaines, l’absence de titre de séjour devient préoccupante. En octobre 2025, elle se rend à la commune de Middelkerke pour obtenir des clarifications, où elle découvre qu’elle est en fait en situation irrégulière. Son signalement aux ressources humaines est suivi d’une réaction brutale : elle est congédiée par message par son employeur, et ce sans la moindre procédure officielle. Dans la foulée, elle est expulsée du logement mis à sa disposition.
Sans emploi ni statut, la Philippine se retrouve sans-abri, hébergée par des membres de sa communauté, incapable de retourner en Bulgarie ou de rester légalement en Belgique. Elle confiera, désemparée : « Je ne peux même plus envoyer de l’argent à mes enfants. »
Le parquet du travail de Flandre occidentale a ouvert une enquête. Selon Jan Buelens, professeur de droit du travail à l’Université d’Anvers, les faits pourraient constituer un cas de traite d’être humain, si la manipulation et l’exploitation sont avérées.
De son côté, le Casino Middelkerke affirme avoir agi « de bonne foi » et dit s’appuyer sur des preuves faisant montre de sa régularité sur le plan administratif. Le bourgmestre Jean-Marie Dedecker, quant à lui, soutient l’établissement et met en doute la sincérité de la plaignante…
En bref, l’affaire est loin d’être close, mais cette dernière jette une lumière crue sur les zones grises du recrutement international dans le secteur des jeux de casino.
Dernière édition: 02/05/2025
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