Vente des actifs de Bpost à Golden Palace : sérieuses inquiétudes concernant l'addiction aux jeux

Le jeudi 03 février dernier, nous vous annoncions la cession du réseau de magasins de Bpost à la firme iGaming Golden Palace. Aujourd’hui, tension et inquiétudes concernant la dépendance aux jeux de casino montent parmi les observateurs. En effet, en prenant possession de quelque 175 points de vente de journaux et magazines, Golden Palace a la possibilité d’élargir une brèche déjà entrouverte : transformer les bureaux de tabac que nous connaissons en kiosques dédiés aux jeux de hasard. Décryptage.

Rachat des magasins Bpost par Golden Palace : tirer profit d’un vide juridique ?

Depuis que la vente par la société postale belge Bpost de son réseau de magasins de détail a été actée, le ton monte quant à l’usage qu’en fera le récent acquéreur, à savoir le groupe de jeux de casino en ligne Golden Palace. En effet, les observateurs ne peuvent pas s’empêcher de voir le mal : et si Golden Palace transformait les kiosques à journaux qu’il détient désormais en des salons déguisés dédiés aux jeux de hasard ?

En effet, il faut savoir qu’en Belgique, les produits de type loterie ne sont pratiquement pas soumis aux réglementations relatives aux jeux de hasard. De plus, les kiosques à journaux et autres bureaux de tabac sont facilement accessibles aux personnes dépendantes qui ont déjà été bannies des casinos traditionnels.

Si la commission parlementaire des finances belge entend examiner un projet de loi visant à réformer la législation existante sur les jeux de hasard — en interdisant notamment certaines machines à sous, en exigeant qu’une carte d'identité soit présentée par l’usager et en fixant l’âge minimum requis pour jouer à 21 ans —, cette initiative pourrait bien être freinée par les propriétaires de magasins. En effet, ils sont nombreux à revendiquer que leurs revenus sont en grande partie tributaires de la vente de jeux de loterie et de paris sportifs et hippiques.

« C’est grâce à l’EuroMillions et aux paris sportifs que mon activité existe encore »

Pour Dirk Janssens, propriétaire d’un modeste magasins de journaux à Bruzz, en Belgique, il ne faudrait pas réformer la vente des produits liés au jeu : « C'est grâce à l'EuroMillions et aux paris sportifs que mon entreprise existe encore aujourd’hui », a-t-il en effet déclaré, précisant également qu’il a installé quatre terminaux de paris sportifs dans son local, soit le nombre maximal autorisé par la loi.

« Les buralistes sont tournés vers l’avenir. Ceux qui ne vendent que des journaux, magazines ou de la papeterie, ne survivront pas », clame haut et fort l’homme qui est en activité depuis vingt-trois ans et qui vendrait aujourd’hui cinq fois moins de journaux et de magazines qu’à ses débuts.

Et Dirk Janssens de terminer : « En semaine, je réalise moins de 10 % de mon chiffre d'affaires avec les ventes de presse. En plus de cela, les marges ont baissé. Auparavant, nous obtenions facilement 25 % du prix de vente, maintenant les marges se situent plutôt autour de 17 % du prix de vente ».

Dernière édition: 19/02/2022

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