De faux bonus PepperMill surgissent sur Facebook : enquête sur une escroquerie bien huilée

Les équipes de PepperMill Casino n’en reviennent toujours pas : dans la soirée du jeudi 10 juillet dernier, des « publicités sponsorisées » estampillées du logo de la marque ont inondé Facebook, vantant une prétendue application mobile et promettant « 250 tours gratuits pour tous les nouveaux joueurs ». En un clic, l’annonce redirigeait vers un site hébergé hors d’Europe, dépourvu de toute licence belge. Alerté par une poignée d’internautes, l’opérateur a immédiatement demandé le retrait des visuels et prépare une plainte pour usurpation d’identité.

Détournement de PepperMill Casino : Meta rattrapée par la réalité belge

Les fraudeurs ont récupéré des photos haute définition des salles de Maasmechelen et Hoevenzavel, reproduit la charte graphique de PepperMill Casino et ajouté la mention « officieel online » pour crédibiliser l’offre. « Il s’agit d’une contrefaçon totale », s’insurge Bob Simons, responsable marketing de PepperMill.

« Nous n’avons jamais lancé d’application ; notre portail unique est peppermillcasino.be, autorisé par la Commission des Jeux de Hasard. » La promesse d’un bonus de bienvenue (interdit en Belgique depuis 2023) aurait pourtant dû mettre la puce à l’oreille : aucun opérateur régulé ne peut offrir de tours gratuits à ses joueurs, qu’ils soient existants ou nouveaux.

L’affaire tombe mal pour Meta, société qui possède, gère et exploite Facebook. Le groupe vient tout juste d’annoncer un durcissement de ses règles publicitaires, imposant une vérification manuelle des contenus liés aux jeux d’argent dans les pays sensibles. Manifestement, cette barrière n’a pas suffi : « En quelques heures, la fraude a généré plusieurs milliers d’impressions avant d’être signalée », confirme un porte‑parole de l’ANJ. Pour retirer les annonces, PepperMill a dû activer la procédure d’urgence (formulaire, captures d’écran, lien direct) tandis que certains internautes continuaient de voir les visuels en mémoire cache sur leur ordinateur.

Une méthode malheureusement devenue monnaie courante…

Ce scénario n’est bien sûr pas isolé. En avril dernier, les enseignes Circus et Golden Palace avaient subi des détournements similaires : en juin, c’est le casino allemand Spielbank Berlin qui avait vu son logo utilisé pour une app fantôme. À chaque fois, la stratégie est identique : se greffer à une marque reconnue pour contourner le filtre de méfiance, puis proposer des bonus mirobolants proscrits par la réglementation locale. Les publicités sont lancées depuis des comptes éphémères basés hors UE, souvent payées en crypto‑monnaie, ce qui complique la traque des commanditaires.

En attendant, PepperMill Casino a confirmé étudier deux pistes : une plainte pénale pour atteinte à l’image et une procédure civile visant Meta pour « défaut de vigilance ». « Quand un opérateur légal doit attendre 48 heures pour valider sa bannière responsable et qu’un fraudeur peut diffuser une arnaque en dix minutes, il y a un problème systémique », déplore Bob Simons.

L’ANJ, de son côté, annonce vouloir convoquer les plateformes sociales à la rentrée afin d’évaluer l’efficacité des nouvelles règles. D’ici là, le régulateur invite les joueurs à vérifier systématiquement l’URL et à se souvenir qu’aucun casino agréé n’a le droit d’offrir des tours gratuits ou des bonus en cash.

Dernière édition: 28/07/2025

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