EPIS en Belgique : un rempart qui a bloqué des centaines de milliers de tentatives de jeu en 2025

En Belgique, le fichier EPIS (Excluded Persons Information System) s’impose comme l’outil clé de la protection des joueurs. Il recense les personnes dont l’accès aux jeux d’argent est interdit, que cette exclusion soit volontaire, judiciaire, professionnelle voire même liée à une situation de surendettement. Concrètement, chaque contrôle d’identité, en ligne comme en point de vente, interroge EPIS : si le nom de la personne concernée y est inscrit, la tentative est bloquée. À l’échelle d’une année, ce mécanisme empêche des centaines de milliers d’accès, signe d’une efficacité tangible. Décryptage.

EPIS : un fichier central pour protéger les joueurs à risque

L’année écoulée a vu progresser l’auto-exclusion, portée par des démarches simplifiées et une meilleure visibilité du dispositif. Les autorités ont profité des grands rendez-vous sportifs pour faire passer un message simple : s’inscrire à EPIS, c’est se mettre hors d’atteinte des incitations aux jeux d’argent, partout et immédiatement. Cette pédagogie, relayée sur les réseaux sociaux et à la télévision, vise un public qui sous-estime encore la facilité d’activation et l’ampleur de la protection offerte par EPIS.

Dans les salles comme sur les plateformes agréées, EPIS agit à la source. Les opérateurs sont tenus de vérifier l’identité des joueurs avant toute mise. En pratique, cela suppose des systèmes techniques fiables et des procédures rigoureuses. Lorsque ces contrôles dérapent, les sanctions tombent : plusieurs sociétés iGaming ont ainsi été rappelées à l’ordre pour manquements, preuve que la régulation reste énergique et que l’application du fichier ne doit souffrir aucune exception.

Entre prévention, libertés individuelles et nouveaux défis

Cela dit, un débat sensible divise toujours les décideurs : faut-il inscrire d’office dans EPIS les personnes lourdement endettées ? Les partisans de cette option invoquent la prévention des dommages sociaux et financiers, tandis que ses opposants pointent le respect des libertés individuelles et l’absence de lien automatique entre endettement et jeu problématique. À ce stade, la ligne officielle privilégie l’adhésion volontaire, tout en encourageant un accompagnement social pour les profils les plus vulnérables.

Au-delà de cette controverse, l’enjeu est de tenir la cadence face au dynamisme du jeu en ligne. Les régulateurs intensifient les audits et réclament des réponses plus rapides aux incidents de conformité. L’objectif est double : verrouiller les points d’entrée légaux et assécher l’attrait des circuits illégaux, qui échappent à EPIS et exposent les joueurs à des pratiques commerciales agressives, voire frauduleuses.

Le bilan reste néanmoins clair : quand il est correctement appliqué, EPIS fonctionne. En 2025, le système a bloqué massivement l’accès des personnes exclues, favorisé les pauses nécessaires et diminué l’exposition aux risques. Pour consolider ce rempart, trois leviers se dessinent désormais : informer mieux et plus tôt, renforcer les contrôles techniques des opérateurs, et clarifier le statut des publics surendettés. À ces conditions, la Belgique peut maintenir un cadre de jeu plus sûr, lisible et réellement protecteur.

Dernière édition: 31/10/2025

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